

Tous les après-midis, monsieur Léon s'installait sur son banc près de l'aéroport, un lieu qu'il avait appris à connaître au fil des années. Les avions, majestueux, se levaient du sol, coupant l'air avec une grâce silencieuse. Il les regardait s'élever, les yeux remplis d'une douce mélancolie. Dans sa jeunesse, il avait rêvé de voyager, de parcourir le monde, mais la vie en avait décidé autrement. Alors, chaque décollage devenait un peu le sien, une aventure lointaine qu'il vivait par procuration. Les bruits des moteurs, les silhouettes des géants d'acier dans le ciel, éveillaient en lui une étrange sensation de liberté retrouvée. Il souriait, tout en sachant que ces voyages, maintenant, appartenaient aux autres. Mais chaque envol, à sa manière, était une victoire. Une petite part de lui s'en allait avec eux.